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top/flop du fipa 2017

|réalisé par Maxime Tourrant, Emma Ruch & Maëlle Aribaud

Ecrit par

Maxime Tourrant

Emma Ruch

Maëlle Aribaud

La Virtual Reality, un nouveau monde à portée de main

Parmi les nombreuses activités proposées lors de ce festival, on pouvait découvrir le Smart FIPA et sa réalité virtuelle avec laquelle nous avons pu expérimenter des œuvres telles que Battle for Falluja. Il s’agit d’un reportage en 360° qui nous plonge dans la guerre d’Irak et montre ses ravages. Un des aspects marquants de ce reportage est la situation des civils rescapés de la guerre, que l’on voit évoluer dans un environnement chaotique. Obligés de fuir leurs villes détruites par les frappes d’artillerie pour se réfugier dans des camps où les conditions de vie sont très dures, des familles sont livrées à elles mêmes face à la violence de la guerre.

Au-delà d’un réalisme impressionnant, on a ici affaire à une production qui nous montre en quoi des domaines comme le journalisme pourront être redéfinis d’ici les prochaines années. C’est un exemple plus parlant pour nous spectateurs que de regarder un reportage télévisuel car nous sommes plongés en immersion dans un monde très éloigné du nôtre, un monde qui nous paraît inenvisageable, à la limite de l’irréel tant il est violent. Néanmoins, le dispositif d’écoute n’était pas idéalement favorable à l’immersion totale dans l’expérience en raison d’une mauvaise isolation du bruit ambiant.

Finalement, cette simulation offre un nouveau support d’information et une nouvelle manière de nous intéresser au monde qui nous entoure. En outre, le manque d’interaction avec cet environnement ne permet pas une grande implication émotionnelle de la part du festivalier, qui n’est que simple spectateur de ce qui se passe devant lui.

Image extraite du jeu VR Noir

Le problème de la culotte

Loin de la gravité de la guerre d’Irak, le festival proposait aussi des activités plus légères comme Be a boy, Be a girl qui nous plongeait dans une expérience trans-identitaire. Entendez par là que vous y incarnez un homme si vous êtes une femme et inversement. Tout cela se passe sur une plage paradisiaque où l’on a pu se prélasser une poignée de minutes. On peut dire que ce fut un choc sensitif, notamment grâce, ou à cause, des nombreux dispositifs (vent créé par un ventilateur, lampe faisant office de soleil, etc.). Seul le contact froid et dur du siège pouvait faire sortir de l’expérience. On se serait presque cru dans un épisode de Black Mirror où chacun pourrait paresser quelques heures après le travail dans un cadre dépaysant.

Cependant, une anomalie a attiré notre attention, la présence d’une hôtesse en chemise et culotte sans aucune raison. L’installation Be a boy, Be a girl ne nécessitait pourtant pas qu’une femme soit dénudée pour effectuer sa fonction d’hôtesse.

Comment se fait-il qu’en 2017, dans un festival consacré aux arts audiovisuels (qui devraient être gage d’ouverture d’esprit et de réflexion culturelle), il est encore possible de voir de telles démonstrations d”’objectivisation”, de réification de la femme à des fins commerciales ? Les organisateurs du FIPA auraient pu se rendre compte de la misogynie de cette présentation et proposer une démonstration moins dégradante vis-à-vis de la condition des femmes. Pourquoi les créateurs de ce dispositif technologique n’ont-ils pas proposé une alternative à cette représentation superficielle du rôle de la femme plutôt que de l’encourager ?

Pour amener le public à réfléchir sur le sujet : http://www.madmoizelle.com/motsclefs/feminisme


Angry Inuk, une réflexion sur un mode de vie différent

Angry Inuk est un documentaire sur la chasse au phoque, un sujet très controversé chez les défenseurs de la cause animale et les environnementalistes. Ici cependant, on entend le point de vue divergent des principaux concernés : les Inuits.

Au départ, on a tendance à se focaliser sur la barbarie infligée à ces animaux, à s’indigner de l’indifférence que les Inuits accordent à leur mort. On voit des scènes sanguinolentes, un mode de vie auquel on n’est pas habitué. Mais les arguments de la réalisatrice et la mise en scène du documentaire nous permettent de prendre du recul sur la situation des Inuits. On comprend que dans ces contrées glacées et isolées, où il est impossible d’importer ou de cultiver quoi que ce soit,  le phoque est le seul moyen de se nourrir et le commerce de sa peau le seul moyen pour les Inuits de s’intégrer au commerce mondial et de développer une économie.

Même un défenseur de la cause animale peut comprendre ce point de vue et se rendre compte de la différence entre la chasse au phoque et la chasse que l’on pratique en Occident, non par nécessité mais par simple plaisir, celui de tuer et de dominer. L’acharnement de Greenpeace et des autres ONG devrait se concentrer sur notre mode de vie occidental en faillite, qui surexploite, élève à en épuiser les ressources, alors qu’il y a des alternatives à sa disposition. Oui les Inuits tuent un animal innocent pour se nourrir, mais ils ne portent atteinte ni à l’espèce ni à l’environnement, contrairement à nous.

Ce documentaire propose donc un plaidoyer pour la chasse au phoque, à accepter ou non, mais surtout une nécessaire remise en question sur nos habitudes alimentaires et éthiques.

Sélection Canada, les films restés au pays ?

Cette année, le festival du FIPA proposait un focus sur le Canada. Au programme, des films inédits, des documentaires de création et des séries. En invités, des représentants de l’industrie du film canadien venus débattre et échanger avec le public sur la production cinématographique de leur pays.

Sur le papier, l’échange culturel semblait prometteur et riche en découverte. Seulement, une fois “arrivé” sur les lieux du festival, le Canada était complètement oublié : que ce soit sur l’affiche des 30 ans, qui ne fait même pas un clin d’œil malicieux à leur pays invité ou sur la programmation, il fallait chercher ces fameux films venus d’outre Atlantique. Seulement trois films documentaires portant la mention « carte blanche » étaient clairement signalés sur le programme, volant la vedette aux autres productions du pays, tout aussi méritantes.  Et les fameux invités  canadiens n’étaient visibles qu’au FIPA Industry, lieu réservé aux professionnels du milieu de l’audiovisuel.

C’est donc une petite déception qui s’est emparé de nous lorsque nous sommes arrivés sur les lieux. Nous nous attendions à une plus grande place réservée au Canada. Pour l’échange culturel, il faudra repasser.


 

Un festival de proximité

Entre deux projections, c’est la course aux films. On se dépêche pour arriver à l’heure, avoir la meilleure place, sans se perdre dans la ville… Mais voilà qu’aux détours d’un carrefour, une silhouette familière apparaît. Est-ce un acteur ? Un producteur ? Un critique de cinéma ? La curiosité  est trop forte, il faut aller lui parler ! « Bonjour, j’adore ce que vous faites ! » : cette phrase qui peut paraître redondante pour ces célébrités est une véritable épreuve. Cela nécessite pour nous d’affronter le stress, l’appréhension, l’admiration que nous avons pour ces gens intouchables. A cet instant, rien de n’est plus sincère pour nous, simples étudiants en audiovisuel. Et la plus grande récompense pour cet effort, ce sont les quelques secondes d’exclusivité accordées par notre idole.

L’avantage du FIPA, c’est qu’il n’y a aucune pression, on prend le temps d’échanger les uns avec les autres. A la fin de chaque séance, des débats avec les représentants du film étaient organisés. À chaud nous pouvions faire part de nos questions et nos remarques, tout en étant orientés dans nos réflexions par les réalisateurs. L’accent est mis sur la proximité, pour permettre à tous, ne serait-ce qu’un instant, d’appartenir à la grande famille du cinéma international.

Intervention de Guillaume Gallienne pour son film Oblomov

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